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La littérature jeunesse n’est pas faite que pour les enfants. D’ailleurs, si l’on remonte dans l’Histoire, les fameux contes de fées et autres histoires du même style étaient avant tout destinées aux adultes. Tout le monde a quelque chose à apprendre la littérature dite pour les enfants.
L’histoire de la littérature jeunesse
Charles Perrault et les frères Grimm n’écrivaient pas spécifiquement pour les enfants. Ce qui explique certainement pourquoi les versions originales de leurs contes étaient parfois aussi sombres et sanglantes.
Les premiers ouvrages dédiés plus spécifiquement aux jeunes étaient en majeure partie rédigés dans un but éducatif. Il en est ainsi des Aventures de Télémaque, écrites par Fénelon en 1699. Peu à peu, d’autres titres plus directement adressés aux enfants apparurent : la bibliothèque rose en 1856, les romans de Jules Verne, Alice au pays des merveilles de Lewis Caroll.
Pourtant, c’est réellement vers 1930 que des livres écrits pour les plus petits, comme les albums du Père Castor, émergèrent. En 1950, on commence seulement à parler de littérature enfantine : les termes de littérature jeunesse apparurent plusieurs années plus tard.
Qui lit les livres pour enfants ?
Alors que les contes de fées étaient surtout lus par des adultes, le fait d’utiliser les mots de « littérature jeunesse » désengagea les plus grands de ces titres. Pendant la seconde moitié du vingtième siècle, il y eut une véritable frontière entre la littérature jeunesse et la littérature adulte. Vous auriez alors vu peu de « grandes personnes » se plonger dans les titres destinés à leurs cadets.
Cette même période est également marquée par un déficit de titres pour les adolescents : entre 13 et 18 ans, il n’existait aucun roman spécialement construit pour cette tranche d’âge. La situation commença à s’inverser avec les romans d’Harry Potter.
Face aux succès de ces titres, qui comptent toujours parmi les ouvrages jeunesse les plus vendus, même des années après leur sortie, les éditeurs se sont engouffrés dans la brèche. Les collections destinées aux adolescents se sont multipliées. Mais ils n’étaient plus les seuls à les lire : aujourd’hui, la littérature young adult suscite autant l’engouement des jeunes que des plus âgés.
Quelles sont les spécificités de la littérature jeunesse ?
À notre époque, encore, les frontières sont floues. Les albums, traditionnellement associés aux enfants, séduisent aussi leurs parents. Certains parce que les illustrations sont de véritables œuvres d’art (comme les titres de Rebecca Dautremer), d’autres parce que les valeurs transmises par les livres touchent finalement tous les âges. Un peu comme la BD, qui est loin d’être seulement réservée aux plus jeunes.
Ce qui permet de classifier un titre pour la jeunesse, ce sera plutôt le contenu que la forme. Comme pour les films, sous certaines tranches d’âge, il ne saurait y avoir de sexualité ou de violence trop sanglante. Le rythme de l’histoire est souvent plus rapide, moins introspectif, que dans la littérature adulte. Et les personnages principaux ont l’âge de leurs lecteurs (même si cette caractéristique est à prendre avec précaution : personne ne ferait lire la première partie de Ça à un enfant. Les personnages de Stephen King sont pourtant très jeunes dans ce roman).
Finalement, la littérature jeunesse, ce sont juste des ouvrages qui plaisent aux jeunes lecteurs. Et c’est suffisant comme définition.